J’ai 27 ans, je suis cogérante d’une très belle entreprise, j’ai un amoureux extraordinaire, je vis dans une ville magnifique et ai de nombreuses activités passionnantes. Pourtant, j’avais besoin de partir pour quelques mois seule, en quête de moi-même… Pour me sentir complète avant de fonder une famille. Je voulais voir comment on vivait ailleurs, apprendre, alimenter mon projet Sophia pour ensuite le lancer, et aussi être utile. J’ai choisi de partir en Afrique et Asie au sein de différentes organisations en lien avec mon projet.
En partant pour ce voyage initiatique de 6 mois, je ne savais pas encore quel allait être mon fil rouge. Je savais simplement que je voulais trouver un thème pour écrire et que tout allait s’éclaircir rapidement et simplement. Il fallait juste que je parte …
Très vite, plusieurs évidences sont apparues, dont ce tant attendu fil rouge auquel j’avais longuement réfléchi avant mon départ mais qui n’était pas venu: ce sera « comment trouver sa voie ».
Après quelques jours au sein du premier projet de reforestation au Kenya, tout a pris sens, je savais pourquoi j’étais là, pourquoi je commençais ce voyage par cet endroit là et pas un autre ….
J’ai également compris que cela allait être un aboutissement de ma quête commencée il y a quelques années, que mes expériences passées étaient déjà riches et allaient alimenter mes nouveaux apports: mes 3 ans à accompagner des entrepreneurs dans la construction et le développement de leur activité, mes 2 ans en tant que gérante d’entreprise, mes 8 ans de compétition d’escalade et 20 ans de pratique de ce sport, mon travail difficile fait sur mon enfance, mes études en école de commerce, mes expériences mystiques, mes quelques voyages, mes rencontres bouleversantes, mes lectures, mes réflexions, et bien d’autres choses ….
Je suis émue d’entamer cette écriture, qui sera un mélange de récits, témoignages, réflexions et suggestions pour que vous aussi vous puissiez avancer sur votre chemin.
Elle sera composée de trois chapitres:
- Prendre Racine
- Déployer ses ailes
- Vivre en Harmonie
1) Prendre racine.
Dans ce chapitre, nous allons essayer de comprendre d’où l’on vient et de mieux se connaître. En effet, si vous voulez trouver votre chemin, il est préférable de savoir par où il a commencé. Vous n’êtes pas un petit oiseau jeté en plein milieu d’un sentier, vous avez une histoire, et il est très intéressant de la connaître, et c’est même de mon point de vue essentiel.
C’est comme cela que tout a commencé pour moi. J’avais 20 ans, je venais de passer deux ans dans une chambre de 10 mètres carrés à travailler comme une acharnée en prépa HEC et j’avais réussi mon concours d’entrée à Grenoble École de Management. Je me retrouvais dans un monde complètement nouveau et qui ne me ressemblait pas, tout devenait flou et vide de sens. Moi qui venais d’un milieu modeste, d’un petit village breton, je découvrais un mode de vie fait de richesse, d’arrogance, de beaux discours et de compétition. J’ai eu besoin de faire pause et de prendre du recul. Ne me suis-je pas complètement trompée de voie ? Comment ai-je fait pour me retrouver là ?
Et quand on commence à se poser ce genre de questions, une autre arrive en courant: Mais en fait, quel est le sens de la vie ? Qui sommes-nous vraiment ?
J’avais bien eu quelques expériences dans mon adolescence. En effet, j’avais trouvé une nouvelle famille avec laquelle on partageait des expériences psychédéliques et de grands questionnement sur la vie. Mais à 16 ans en rave party, je n’avais pas la maturité de comprendre ce qu’il m’arrivait vraiment, même si cela m’avait déjà ouvert des portes précieuses. Cette fois, le choc était plus grand. Que fais-je là?
A)créer un arbre de vie.
J’ai eu besoin de poser sur papier quel avait été mon parcours sous la forme d’un arbre. Je commençai par les racines: d’ où je viens. La Campagne, la valeur du travail transmise par mon père, avec qui j’avais notamment découvert le monde rude du bâtiment, ce monde qui me différenciait tant de mes camarades.
Puis vint l’enfance, au commencement du tronc de l’arbre : pour moi, cela représentait la solitude, le noir, les moqueries et la méchanceté de mes camarades, le manque d’affection qui s’est traduite par la création d’un monde imaginaire gouverné par un tyran qui m’a suivi pendant 5 ans .
Puis j’ ai commencé à créer les branches des domaines qui m’ont construits. Je vous en présente deux.
- L’escalade m’a sorti de mon vide intérieur. J’ai eu un deuxième père, Fred, mon professeur d’escalade, qui m’a aidé à me construire, qui m’a aidé à faire des choix, qui voyait quand je partais dans des dérives comme l’anorexie. Il m’a aussi sensibilisé à l’importance de l’environnement, à vivre en groupe, à respecter la nature, à faire confiance à l’autre, à vivre simplement. Enfin, l’escalade m’a permis de ne plus être le « thon intello » moqué qui m’a suivi jusque la classe de 3ème et qui m’a détruit. Quand j’ai commencé à gagner des compétitions, les autres ont commencé à s’intéresser à moi et me considéraient un peu plus, d’autant plus que mon corps devenait un peu plus joli. Forcément, dans ces conditions, l’inconscient se persuade qu’il faut être le meilleur pour être quelqu’un, mais nous y reviendront.
- La rencontre de mon premier amoureux à 15 ans, Alexis. Il m’a fait découvrir un monde que je considérait comme hautement intellectuel. J’ai découvert la lecture, la philosophie, la musique, qui me captivaient. Je me suis rapidement convaincue que je voulais être « aussi intelligente et cultivée » que lui, et que donc je ferai de grandes études. Ce que j’ai fait. Il m’a aussi inclus dans son groupe d’amis incroyables. Je les trouvais drôles, intelligents, captivants. Ils se posaient des questions existentielles et avaient besoin d’expériences extrêmes pour y répondre . Nous avons donc fait ses expériences ensemble, à base de substances psychotropes.
Au milieu du lycée, j’en jetais pas mal : j’étais reconnue comme championne d’escalade, j’étais première de classe et je faisais en plus des expériences extrêmes d’hippie … la classe quoi ! Sauf que mon enfant intérieur hurlait, l’inconscient croyait que mes parents ne m’aimaient pas, que je devais être la meilleure… alors pour attirer l’attention j’ ai arrêté de manger… mais personne ne réagissait donc je continuais… jusqu’à ce que Fred tire la sonnette d’alarme quelques mois après, mais il m’aura fallu de nombreuses années pour me réconcilier avec la nourriture.
Une fois que vous avez construit les branches vous pouvez mettre sur les feuilles quelles sont les valeurs que vous ont permis de développer ces rencontres ou faits marquants, ainsi que les traits de caractères qui vous correspondent. Pour ma part les racines m’ont permis d’avoir une grande force intérieure, d’être travailleuse, de connaître la valeur des choses; mon enfance a permis de développer l’empathie, l’imagination, et le besoin de justice mais a aussi ancré un manque de confiance en moi; l’escalade m’a appris le dépassement de soi, la confiance en l’autre, et l’amour de la nature; et la dernière branche m’a permis de developper la persévérance et le perfectionnisme .
Cet arbre est celui de mes 20 ans, je parlerais de ce qu’il s’est passé un peu plus loin, mais il m’a vraiment permis de poser les bases. J’ai découvert ensuite que l’arbre de vie était un véritable outil de coaching. L’une des entrepreneurs de ma SCOP Amétis me l’a fait découvrir, par le biais de la « pratique narrative » avec une méthode bien particulière, qui reprends d’autres éléments que l’arbre créé naturellement. Je vous laisse la découvrir si vous voulez aller plus loin.
Suggestion numéro 1: créez vous un arbre de vie avec vos racines ( d’où venez vous ) , votre tronc ( votre enfance ), vos branches ( les faits ou personnes marquantes), les feuilles ( vos traits de caractères ou valeurs qui en découlent )
B) Comprendre ses comportements et se réconcilier avec son enfance
Si vous avez fait cet exercice de l’arbre de vie, vous avez sûrement mieux compris pourquoi vous aviez développé telle ou telle capacité ou qualité, mais aussi peut-être des défauts , des comportements douteux. mais cela n’est sûrement pas exhaustif. Faites la liste de vos valeurs, qualités, défauts, croyances, comportements habituels et essayez de les relier à un événement de votre vie, qui peut être complément indépendant de que vous avez déjà dessiné sur votre arbre.
Vous comprendrez sûrement que certains de ces items ne sont pas une fin en soi, que tout travail sur soi, que toute nouvelle expérience peut vous changer, peut vous faire développer d’autres qualités. Vous découvrez alors l’ensemble des possibles qui s’offre à vous.
Oui mais voilà, certains traumatismes sont inconscients, certains événements sont très douloureux et ont ancré des comportements en vous. En effet, au début de l’enfance il n’y a pas de filtres faits par le cerveau, le choc se prend de plein fouet. Et c’est là que les traumatismes et les mécanismes vicieux se créent.
Parfois, on se dit que c’est la faute de nos parents, qu’ils n’ont pas été à la hauteur. Mais posez vous la question: qu’ont-ils fait de bien, qu’est ce que leur comportement a fait naître chez vous de constructif? Et quelle a été leur enfance? N’ont ils pas fait du mieux qu’ils pouvaient selon leur idéal ?
Mon père a grandi dans une famille très pauvre, a eu le sentiment d’être lésé par rapport au reste de sa famille et de ne pas avoir eu le choix pour ses études . Quel comportement cela a-t-il généré chez lui ? La volonté de travailler très dur pour que ses enfants ne soient pas dans le besoin, laisser ses enfants choisir ce qui les rend heureux et partager à part égal entre tous ses enfants, au centime près .
Ma mère a grandi dans une famille où il était interdit de parler à table. pour elle c’est la normalité et il ne faut pas poser des questions personnelles à ses enfants.
Donc l’absence d’affectif durant mon enfance peut être complètement expliqué. Je l’ai compris et maintenant je sais que mes parents m’aiment plus que tout, qu’ils ont fait du mieux possible, ils se sont même transcendés, ils ont été merveilleux et il n’y a rien à jeter. Ils m’ont permis de faire des études et d’être libre, je leur en serai éternellement reconnaissante.
Bien sur, cela demande du temps mais vous pouvez vous l’octroyer, c’est un cadeau que vous pouvez vous faire. Il vous faudra peut-être passer par l’aide d’une personne, car il est difficile de tout déchiffrer seul, mais dites-vous que cela est normal.
Ces comportements que nous avons développés peuvent parfois nous agacer, on aimerait agir autrement, par exemple avoir plus confiance en soi, ou être moins colérique. Il est en votre pouvoir de vous améliorer sur cela, en vous laissant du temps. Par exemple, si vous n’avez pas confiance en vous, prenez un cahier et laissez-vous 5 mn chaque soir pour écrire ce que vous avez réussi aujourd’hui, même si cela est une petite chose, comme avoir cuisiné un bon repas ou avoir fini une petite tâche dans votre travail. Si vous êtes colérique, notez le nombre de fois où vous vous êtes mis en colère et pourquoi. Avec le temps vous pourrez vous mettre dans une position de spectateur de vous même et observer quand vous perdez votre sérénité.
Par ailleurs, de nombreux tests de personnalités existent et sont extrêmement intéressants. Prenons le test Process Com. Ce test vous permet de découvrir et comprendre des caractéristiques essentielles de votre personnalité, que des événements ont pu développer. 6 types personnalités sont identifiés : l’empathique, le rêveur, le travaillomane, le persévérant, le rebelle, et le promoteur . Chacun d’entre nous a une « base », notre trait de caractère premier, puis des phases qui peuvent changer au fil des évènements marquants. Lorsque j’ai fait ce test il y a quelques années en école de commerce, j’ai découvert ma base et différentes phases et cela m’a vraiment permis d’avancer. Ma base empathique était sans surprise, puis ma phase passée rêveuse a trouvé son explication dans mon monde imaginaire durant mon enfance et adolescence, et ma phase persévérante était encore d’actualité. Avec ce test vous pouvez découvrir quels sont vos points forts et points faibles, quelles sont vos zones de confort et de stress, quel est votre canal de communication privilégié pour entrer en relation avec les autres, quels sont vos besoins psychologiques, … et ainsi mieux appréhender les situations qui vont font du bien et celles qu’il vous faut éviter. Si vos parents vous ont poussé à faire des études puis trouver un travail dans une grande entreprise très pyramidale où l’on doit être productif et que vous découvrez qu’il vous faut plutôt du temps pour faire les choses, et plutôt en relation bienveillante avec l’autre alors vous aurez la preuve que non, vous n’êtes peut-être pas sur la bonne voie. Nous sommes tous différents et ce n’est pas à la société de vous dire ce qui est le mieux pour vous, mais nous même.
Suggestion numéro 2: écrivez l’ensemble de vos comportements et traits de caractères et essayez de les relier à un événement passé. Écrivez ensuite les points d’amélioration que vous pourriez avoir à travailler et ce qu’il est en votre pouvoir pour faire un petit pas sur cette voie ( par exemple le petit cahier à remplir chaque soir sur lequel vous notez vos réussites)
Suggestion numéro 3: faites un test process com, de nombreux coachs ont cette compétence, renseignez vous dans votre ville.
Leave a Reply