La rencontre de la goutte dans l’océan – Guatemala

Ça y est, je quitte le petit village de Puebla, au Mexique, pour mon premier périple de quinze jours, seule avec mon sac à dos, en direction du Chiapas et du Guatemala.

Je n’ai absolument peur de rien, je sais qu’il ne peut rien m’arriver, c’est une certitude sans que je sache l’expliquer. Je vais rencontrer de belles personnes et vivre de bonnes expériences, j’en suis sûre.

Première escale à San Cristobal. Après une expérience très moyenne en Couch Surfing qui me rappelle qu’il faut garder une certaine prudence, je me retrouve dans une auberge bien sympathique.

« L’ intuition est la grande voix de l’inconnu vers lequel nous pousse notre destinée … » Minou Petrowski

« J’ai pleinement accepté de suivre ce que l’énergie en moi m’ indique, accepté de faire des erreurs pour apprendre , et refusé de laisser la peur m’ envahir, celle qui nous empêche d’évoluer. Vivre le moment présent , être reconnaissant d’exister à chaque instant , laisser mon intuition me guider , comprendre que chaque chose qui arrive est utile , voilà les principes qui vont me gouverner à partir d’aujourd’hui »

 

Après de magnifiques rencontres à Palenque, je me dirige vers le Guatemala, ce pays qui m’attire tellement. Je traverse la frontière à bord d’une « lancha » et arrive tranquillement sur les terres sèches et étranges, là où un petit bus école me prend pour aller vers Flores, non loin d’un des plus grands sites archéologiques Maya.

Arrivée à Flores, je me demande bien quelle sera la prochaine étape. J’avais contacté mon prochain hôte, Fédérico, qui m’avait simplement annoncé: « quand tu arrives à Flores, demande au chauffeur de bus de t’emmener voir Fédérico » … Sauf qu’arrivée à Flores, ce n’est pas un bus mais une trentaine en face de moi!

Je demande à un chauffeur du 1er bus que je vois : « vous pouvez m’emmener chez Fédérico » ? et incroyable… il me dit « ok je sais où c’est, monte », et me voilà partie dans un bus bondé, bien loin de la ville. Au bout de 40 mn tout de même, le chauffeur m’annonce: « Voilà, c’est là », et il me dépose comme une vieille chaussette sans que j’aie eu le temps de lui demander plus de détails! Je me retrouve au bout de cette route sans indication ci dessous, et je n’ai d’autre choix que de suivre mon intuition et de marcher là où je pense être le chemin.

 

Je croise une personne sur la route: « Vous savez où habite Fédérico? » et il me montre une petite maison mal entretenue 100m plus loin. J’entre discrètement dans la cours garnie de grosses plantes et aperçois dans la pénombre un petit Monsieur. « HAAAAA, Justine, je t’attendais! Viens, as-tu faim? Assieds toi, mange! » J’étais complètement bouche bée, et très reconnaissante envers la vie.

S’en sont suivis trois jours de partage intense, dans sa maison sans électricité mais bien largement éclairée par la lumière de Fédérico, avec des grenouilles dans la douche, de l’huile de coco et la Bible en Espagnol. Nous nous sommes baladés au lac, où Fédérico m’a fait part d’une belle leçon avec son verre d’eau. Il a pris un verre, l’a rempli d’eau du lac et m’a dit

F :« a ton avis, cette eau que je viens de récupérer du lac est-elle la même que le lac entier ?

J: c’est une partie, mais les éléments sont les mêmes

F : tu veux dire que si je reinjecte l’eau de ce verre dans la mer, la mer redeviendra unité ? 

J: je pense oui

F : et le verre alors, quel est son rôle ?

J : c’est juste un récipient, il permet de porter l’eau

F : il permet donc à cette partie d’eau d’exister en tant qu’unité, mais si il n’est plus là la quantité d’eau à l’intérieur se font à nouveau dans le tout

J : euh… Oui, où veux-tu en venir ?

F : eh bien dis toi que ton corps , c’est le verre d’eau, le récipient, et que ton vrai Etre, c’est l’eau.

« L’illusion de la matière alors qu’on est un tout »

 

Je suis repartie nourrie de cette belle rencontre, et ai pu continuer mon chemin, à la rencontre d’une famille d’artisan au bord du magnifique lac Atitlan… 600km plus loin

(…)

Je passe les derniers kilomètres dans un « Touc Touc ». Ici, pas de porte pour rentrer dans la maison, je dois rentrer par la fenêtre.

Une jeune fille de 15 ans est hébergée par la famille, elle n’a jamais quitté ce village, la plus grande distance qu’elle a fait est trois km. Elle s’occupe de faire à manger, du linge, des enfants… et n’a pas de week end…  La pauvreté est palpable…. Mais ici, ce qui importe, c’est la prière, d’attendre Dieu qui reviendra bientôt, ce qui est inscrit aux quatre coins des rues de San Pedro.

Et puis, à quoi ça sert d’avoir beaucoup d’argent si c’est pour perdre son âme?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma dernière étape se trouvera à San Cristobal, de nouveau dans le Chiapas, où je passerais quelques jours avec Guiseppe, un italien ancien haut cadre d’entreprise qui suite à une belle rencontre en Californie a décidé de tout plaquer pour vivre sa vie au jour le jour. Il a acheté une voiture et descendu toutes les Etats Unis pour rejoindre le Sud du Mexique, où il a acheté une maison dans un « haut lieu énergétique » . Il avait une belle âme d’enfant, savait vivre le moment présent, un nouveau très joli moment avant de m’envoler pour une nouvelle aventure… Ailleurs…

 

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